Impôts auto-entrepreneur 2025 : ce qui change
2025 pourrait bien devenir une année charnière pour vous si vous êtes auto-entrepreneur. La hausse des cotisations sociales est déjà actée. Et la possible baisse du seuil de franchise en base de TVA inquiète une grande partie des indépendants. Vous êtes nombreux à vous interroger : votre activité restera-t-elle viable dans ces conditions ?
Ces questions semblent légitimes. Car pendant que vous prenez des risques pour développer votre entreprise, les règles du jeu continuent d’évoluer, souvent dans le mauvais sens. Entre fiscalité alourdie et charges en augmentation, on peut se demander si le régime de l’auto-entrepreneur, pourtant conçu pour être simple et accessible, n’est pas en train d’être vidé de sa substance.
Dans cet article, vous trouverez une explication de ce qui change pour les impôts des auto-entrepreneurs en 2025. Quels impôts allez-vous devoir payer ? Quelles conséquences sur votre chiffre d’affaires ? Comment vous adapter face à ces nouvelles contraintes ?
Quels sont les impôts auxquels l’auto-entrepreneur est soumis en 2025 ?
Être freelance en 2025, ce n’est pas seulement produire et facturer. C’est aussi composer avec un environnement fiscal de plus en plus exigeant. En effet, vous devez faire face à plusieurs impôts qui viennent grever votre chiffre d’affaires.
1. L’impôt sur le revenu des entreprises individuelles
En tant qu’auto-entrepreneur, vous êtes soumis à l’impôt sur le revenu. Deux options s’offrent à vous :
- L’imposition classique: vos recettes sont ajoutées à vos autres revenus (salaires, pensions, etc.).
- Le prélèvement libératoire: vous payez un impôt forfaitaire en même temps que vos cotisations sociales.
Le prélèvement libératoire reste accessible en 2025 si votre revenu fiscal de référence 2023 ne dépasse pas 28 797 € pour une personne seule. Cela peut vous simplifier la gestion et éviter les mauvaises surprises lors de la déclaration annuelle.
2. Les cotisations sociales de l’auto-entrepreneur
À partir du moment où que vous créez votre auto-entreprise, vous devez vous acquitter de cotisations sociales sur l’intégralité de votre chiffre d’affaires. Cela se fait dès le premier euro encaissé, et ces charges sont souvent sous-estimées par ceux qui ne connaissent pas le terrain.
Les cotisations sociales regroupent :
- l’assurance maladie-maternité ;
- les allocations familiales ;
- l’assurance invalidité-décès ;
- la retraite de base ;
- la retraite complémentaire ;
- la CSG et la CRDS.
Depuis le 1er juillet 2024, les taux ont commencé à grimper, et cette augmentation va continuer.
Voici ce qui vous attend si vous êtes concerné :
- Pour les activités BNC affiliées au régime fiscal général, le taux est passé de 21,1 % à 23,1 %, puis 24,6 % en 2025 et il atteindra 26,1 % en 2026.
- Pour les professions libérales relevant de la Cipav : le taux est désormais à 23,2 %.
Ces hausses sont justifiées par la volonté d’aligner vos droits en tant qu’indépendants sur ceux des salariés. L’intention peut sembler louable. Mais on oublie trop souvent que l’auto-entrepreneur porte seul tous les risques. Il ne bénéficie d’aucune garantie d’emploi, ni de chômage, ni d’indemnisation en cas de faillite. Alourdir vos charges, c’est réduire votre marge de manœuvre, surtout quand votre chiffre d’affaires reste encore modeste.
3. La Cotisation Foncière des Entreprises (CFE)
Vous vous trouvez également redevable de la Cotisation Foncière des Entreprises, même si vous travaillez de chez vous.
- Son montant est calculé en fonction de la valeur locative de votre logement ou de votre local professionnel.
- En 2025, la CFE s’élève à un minimum de 243 € et peut atteindre 6 942 €, selon votre chiffre d’affaires.
Vous êtes exonéré la première année de votre activité et si votre chiffre d’affaires demeure inférieur à 5 000 € sur 12 mois. Mais cette charge reste difficile à justifier pour beaucoup, surtout quand vous travaillez à votre domicile et que chaque euro doit être optimisé.
4. La TVA des auto-entreprises
En principe, vous bénéficiez de la franchise en base de TVA, tant que vous ne dépassez pas certains seuils de chiffre d’affaires :
- Jusqu’à récemment, ce seuil était fixé à 37 500 € pour les prestations de services et les professions libérales.
- Une réforme est en discussion pour l’abaisser à 25 000 €, ce qui reviendrait à imposer la TVA à une grande partie des micro-entrepreneurs.
Concrètement, si vous facturez des clients professionnels soumis à la TVA, cela peut sembler indolore. Mais si vous travaillez avec des particuliers, cela vous oblige soit à augmenter vos tarifs de 20 %, soit à réduire votre marge pour absorber cette taxe. Dans les 2 cas, c’est votre activité qui en pâtit. Voyons cela plus en détail.
Zoom sur le seuil de TVA auto-entrepreneur en 2025
Depuis l’adoption de la loi de finances pour 2025, un article a fait couler beaucoup d’encre et inquiète des milliers d’auto-entrepreneurs. Il s’agit de la baisse du seuil de la franchise en base de TVA, qui devait passer à 25 000 € de chiffre d’affaires annuel.
Vous êtes plus de 250 000 auto-entrepreneurs en France directement concernés par cette mesure. Pour beaucoup, c’est une source d’incertitude et de tension.
La réforme sur la TVA suspendue, mais toujours en attente
Initialement, cette réforme devait entrer en vigueur le 1er mars 2025. Face à la levée de boucliers, le gouvernement a suspendu sa mise en œuvre pour engager une concertation. Il était ensuite question d’un report au 1er juin 2025. Mais, une fois de plus, la décision est ajournée. Autrement dit, les auto-entrepreneurs ne savent toujours pas à quelle sauce ils vont être mangés.
Ce flou n’aide personne à se projeter pour son activité. Et c’est une situation typique en France : on fait peser l’incertitude sur ceux qui prennent des risques et créent de la valeur.
Pourquoi cette baisse de seuil est problématique ?
Passer le seuil de la franchise en base à 25 000 €, ce n’est pas anodin. Cela toucherait une large part des auto-entrepreneurs, notamment ceux dont l’activité est encore fragile :
- Si vous collaborez avec des grands groupes ou une clientèle professionnelle soumise elle-même à la TVA, l’impact est limité. Vous pouvez facturer 20 % de TVA en plus, vos clients la récupèrent.
- Mais si vous travaillez avec des particuliers, comme un coach sportif, un graphiste, un créateur, l’histoire est bien différente.
➔ Soit vous augmentez vos tarifs de 20 %, et vous risquez de perdre des clients.
➔ Soit vous absorbez cette TVA sur votre marge, et c’est votre rentabilité qui s’effondre.
Prenons un exemple concret :

En bref, être auto-entrepreneur en France en 2025, c’est faire face à de nouveaux changements, qui alourdissent encore un peu plus la charge, pesant sur les indépendants. La hausse des cotisations sociales, déjà actée, impacte directement le chiffre d’affaires. Et si la baisse du seuil de TVA venait à se confirmer, ce serait une contrainte supplémentaire qui pourrait fragiliser bon nombre de micro-entreprises.
On peut se demander si le régime de l’auto-entrepreneur ne se trouve tout simplement pas dans le viseur du gouvernement. Nos responsables politiques ne semblent pas avoir de scrupules à taxer davantage ceux qui tentent, souvent seuls, de construire leur avenir et de faire tourner l’économie réelle de ce pays. Est-ce comme cela qu’on soutient l’entrepreneuriat en France ? Un État qui prélève toujours plus sur ceux qui prennent des risques, pendant qu’il repousse encore et encore les vraies réformes structurelles, ce n’est pas un État qui favorise la création de valeur. Il serait peut-être temps qu’un véritable travail de fond soit engagé par des dirigeants compétents et soucieux de ceux qui génèrent de la richesse au quotidien. D’ailleurs, n’hésitez pas à me déposer vos idées pour construire ensemble un programme de bon sens.